Catherine Bolduc

« La production d'images, cette activité intense de fiction qui nous habite et dont nous ne savons pas l'étendue ni l'importance, tient bien de la magie : la réalité  du monde à laquelle nous croyons si fort ne nous est perceptible qu'à travers un voile d'images, au point que - voulant percer ce voile - nous nous trouvons le plus souvent affrontés au vide.»

Anne Cauquelin, L'invention du paysage. 





BIOGRAPHIE


Catherine Bolduc est une artiste visuelle née au Canada (Québec) qui vit et travaille actuellement à Montréal et à Val-Morin. Elle a à son actif de nombreuses expositions, localement comme à l'étranger (Japon, Allemagne, Espagne, France, Pays-Bas, États-Unis). En 2007-2008, elle séjournait au Künstlerhaus Bethanien à Berlin et en 2010 au Studio du Québec à Tokyo. Récipiendaire du Prix Powerhouse en 2013, elle a également reçu de nombreuses bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec tout au long de son parcours. En plus d’avoir réalisé près d'une douzaine de projets d’art public, ses œuvres font partie d’importantes collections privées et publiques (Musée des beaux-arts de Montréal, Musée national des beaux-arts du Québec, Collection de la Banque Nationale, Collection Desjardins, entre autres).



DÉMARCHE ARTISTIQUE


​Dans sa pratique artistique, Catherine Bolduc s’intéresse à la manière dont la psyché interprète le réel en y projetant ses désirs, en le transgressant par l’idéalisation et la fabulation. Le monde extérieur est envisagé ici comme une construction mentale subjective où la mémoire, qu’elle soit individuelle ou collective, se mêle à la perception et la fiction à la réalité. Les recherches de Bolduc, entre l’autobiographique et l’autofictionnel, convoquent tout autant le récit de voyage ou le souvenir d’enfance que l’ailleurs onirique ou l’errance hypnotique. Qu’elles prennent forme dans des installations d’envergure ou des interventions sur papier, ses œuvres invitent le regard à circuler dans des espaces fantasmatiques où, oscillant entre le domestique et le cosmique, le sublime et l’apocalyptique, la magie montre aussi son autre revers. Par la nature des thèmes, des motifs et des matériaux utilisés (décoratifs, kitsch, cosmétiques), ainsi que par la réhabilitation de l’affect (l’émotion et le romanesque) dont elle se réclame, la pratique de Bolduc adopte une posture féministe.